Qu'entend-on par "adoration"?
Pour bon nombre de chrétiens, l’adoration se réfère aux chants lents et doux pour Dieu. Or, l’adoration n’est pas une question de musique.
L’adoration est en réalité un culte que l’on rend à Dieu en lui faisant des sacrifices au travers d’un autel. Même le monde païen a compris qu’adorer un dieu signifie lui rendre un culte, lui offrir des sacrifices au travers d’un autel. Or, les chrétiens qui ont le vrai Dieu n’ont pas compris l’adoration. Autrefois lorsqu’ils étaient païens ils faisaient très bien cette adoration à des faux dieux. Mais lorsqu’ils deviennent chrétiens, ils transforment l’adoration en une question de chants.
La première fois que le verbe adorer a été employé dans la Bible ce fut avec le patriarche Abraham dans Genèse 22/5-6 : « Et Abraham dit à ses serviteurs : restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. Abraham prit son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau ». En effet Dieu avait demandé à Abraham de lui offrir en sacrifice son fils Isaac. Il devait littéralement tuer Isaac sur un autel comme un sacrifice, mais la suite de l’histoire nous montre que ce fut plutôt un agneau donné par dieu lui-même qui fut sacrifié à la place d’Isaac, symbole de l’agneau Jésus qui devait être immolé plus tard. Abraham avait donc fait le lien entre le mot sacrifice et le mot adoration. Il avait compris que ce que Dieu lui demandait au travers de ce sacrifice c’était de l’adoration. Abraham n’était pas parti adorer Dieu avec des instruments de musique ou avec une belle voix, mais il était parti avec des éléments qui permettent de faire un sacrifice : du feu, du couteau, et le sacrifice demandé qui était Isaac.
Même les premiers hommes sur la terre avait compris que l’adoration de Dieu impliquait des sacrifices. C’est ainsi qu’il est dit qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caîn (Hébreux 11/4). Noé lui aussi a bâti un autel à l’Eternel, il prit les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et il offrit des holocaustes sur l’autel (Genèse 8/20).
Plus tard dans l’ancienne alliance avec Moise, Dieu a instauré une fonction de sacrificateur assignée à Aaron et à sa descendance (Nombres 3/1-5). Aaron était le souverain sacrificateur (Esdras 7/5) et d’autres sacrificateurs de la tribu de lévi lui étaient soumis pour l’aider et être à son service (Nombres 3/5-6). Le rôle d’un sacrificateur est d’offrir sur l’autel les sacrifices à Dieu.
L'adoration dans la nouvelle alliance
Dans la nouvelle alliance, l’adoration a continué, les sacrifices ont continué, et la fonction de sacrificateur est toujours d’actualité.
Comme il y avait un souverain sacrificateur inaugurant dans l’ancienne alliance, Aaron, il ya aussi un souverain sacrificateur qui inaugure la nouvelle alliance. Hébreux 5/10 et Hébreux 10/21 nous enseignent que Dieu a déclaré Jésus souverain sacrificateur et l’a établi sur sa maison. Alors que Aaron était souverain sacrificateur pour un temps, Jésus est quant à lui souverain sacrificateur pour toujours et à perpétuité selon Hébreux 6/20. Alors qu’Aaron était souverain sacrificateur de la loi, Jésus est souverain sacrificateur de la foi que nous professons (Hébreux 3/1).
Comme il existait des sacrificateurs soumis au souverain sacrificateur dans l’ancienne alliance, de même dans la nouvelle alliance, il existe des sacrificateurs soumis au souverain sacrificateur Jésus. Apocalypse 1/6 et Apocalypse 5/10 nous révèle que Jésus a fait de nous (qui sommes ses disciples), des sacrificateurs pour Dieu le Père. C’est donc nous, les sacrificateurs de la nouvelle alliance. Comme les sacrificateurs sont censés offrir des sacrifices à Dieu, nous le sommes aussi pareillement. Mais les sacrifices que nous offrons ne sont plus des animaux.
Les sacrifices à présenter à Dieu dans l'adoration
- Des sacrifices d'actions de grâce (2 corinthiens 9/11) : consistent à rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits, par le moyen de la parole, par des dons de remerciements, ou autre…
- Des sacrifices de libéralité et de bienfaisance envers notre prochain (Hébreux 13/16) : consistent à faire du bien à son prochain et à donner pour satisfaire les besoins de son prochain, assister les pauvres, les orphelins, les veuves, les démunis, etc… en effet, toutes les fois que nous faisons du bien à notre prochain, Jésus nous dit dans Matthieu 25/35-40, que c’est à lui que nous l’avons fait.
- Des sacrifices sous forme d’offrandes, de dîmes ou de dons en nature (Philippiens 4/18) : donner pour l’œuvre de Dieu, assister les serviteurs de Dieu dans leurs besoins.
- Des sacrifices de louange (Hébreux 13/15): correspondent au fruit de nos lèvres qui confessent le nom de Dieu
Mais au-dessus de tous ces sacrifices, il y a un sacrifice plus excellent et qui est le Sacrifice de soi-même. Romains 12/1 nous demande d’offrir nos corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, ce qui sera de notre part un culte raisonnable. Offrir son corps à Dieu c’est donner entretenir son corps comme un véritable temple du Saint-Esprit, c’est sanctifier ce temple, c’est crucifier les désirs charnels que nous avons pour nous soumettre à la volonté de Dieu. En effet, Dieu dit que l’obéissance vaut mieux que tous les sacrifices (1 Samuel 15/22). Si donc, nous offrons à Dieu des sacrifices qui sont extérieurs à nous mais que nous oublions de nous donner nous-mêmes comme offrande en nous soumettant à Dieu, en obéissant à Dieu, nous avons alors oublié l’essentiel.
En somme
Retenons que l’adoration implique des sacrifices et non des chants. L’adoration se fait dans tous les actes de la vie quotidienne, et en tout lieu car nous sommes le temple de Dieu, et à chaque fois que nous nous déplaçons, nous déplaçons ce temple avec nous. Evitons les fausses adorations stéréotypées qui se font à l’église le dimanche avec un groupe musical. Que quiconque s’approche de Dieu pour l’adorer, reconnaisse d’abord qu’il est un sacrificateur, et qu’il est censé offrir des sacrifices. S’il n’y a pas de sacrifice il n’y a pas d’adoration. Offrons donc à Dieu des sacrifices d’actions de grâce, soit des sacrifices de louanges, donnons nos offrandes et nos dimes. Faisons du bien à notre prochain en exerçant la bienfaisance ou la libéralité envers notre prochain. C’est cela la vraie adoration que nous pouvons faire dans la vie quotidienne. Mais par-dessus tout, n’oublions pas le sacrifice de notre propre personne qui consiste à renoncer à nous-mêmes pour obéir à Dieu.
Amen !